Avec cerveau
Voici une version plus nuancée de mon passage aux Etats-Unis. Oui je sais, je vais faire quelques généralités, je vais taper dans le cliché. Je sais que tous les américains ne sont pas comme ça, j’en ai d’ailleurs rencontré pas mal qui ont une certaine conscience de ce qui se passe dans leur pays. Non les New-yorkais ne sont pas comme le reste des américains… Bref je sais tout ça mais quel intérêt de faire dans la nuance !!!
Bon tout d’abord je remercie les services secrets de sa majesté d’avoir déjoué de nouveaux attentats. La psychose n’en a été que plus grande.
Alors tout d’abord la douane ! Ah le douanier américain… tout un poème… Aimable, serviable, attentionné. Et en plus c’est pour ma gueule. Depuis que je suis au Canada, les gens me prennent pour un libanais ou un algérien. C’est incroyable. Dans le métro on me répond en arabe en finissant par un « comme on dit chez vous », dans une boutique tenue par une libanaise, on me demande de quelle origine je suis persuadé que je suis, moi aussi, libanais… Bref, ça n’arrête pas. Perso je m’en fous complètement mais c’est surprenant. Et surtout c’est chiant à la frontière américaine car, comme par hasard, les deux qui restent le plus longtemps sous le regard bienveillant du monsieur, c’est un gars d’origine algérienne et moi… «Qu’est ce que vous faites à Montréal ?», «Pourquoi ?», « Combien vous gagnez ? », « Sur quoi vous travaillez ? », « Pourquoi êtes-vous venu déjà deux fois aux Etats-Unis ? », « Est ce que vous allez rencontrer des gens à New York ? »…
Et puis belle surprise, pour rentrer aux Etats-Unis, maintenant, il faut payer : 6 $ pour obtenir un visa temporaire valable 3 mois, je crois. Ca annonce la couleur : « Bienvenue au grand parc d’attraction »
Bon cette étape passée, me voilà dans New York, ville de contraste, s’il en est et sous haute surveillance. Avant tout, je veux dire une chose : Oui le 11 septembre a été quelque chose de choquant, de marquant… Et je comprends que les New-yorkais et les américains en général aient été marqués. Ceci étant dit, la psychose est quand même très présente, entretenue... Les policiers sont partout, le quartier des affaires est placé sous haute surveillance, barrières de sécurité, interdiction de s’approcher de la bourse, rues interdites aux voitures… Pour aller voir la statue de la liberté, deux contrôles de sécurité, un avant de prendre le ferry, un autre avant de rentrer dans la statue, interdiction d’avoir un sac à dos avec soi et ce malgré les contrôles. La nuit entre deux rames de métros, on voit tout-à-coup sortir des tunnels des policiers, lampes de poche en main, pour des contrôles réguliers. Alors vous me direz que c’est justifié face aux attentats qui ont été évités récemment mais ceci étant, ça participe à une certaine psychose ambiante.
Autre truc : Alors si le français n’est pas très patriote, l’américain en revanche… des drapeaux américains partout !!! Au début, on trouve ça joli et puis quand on en voit partout, tout le temps, on sature. Sur les buildings, dans la gare centrale, dans les rues, dans les parcs, jusque dans les bacs à fleurs des petites maisons. C’est vraiment l’overdose. Et puis le rapport des américains aux policiers ou aux pompiers est aussi très particulier. Ce sont vraiment les héros du 11 septembre. Remerciements, photos, mots d’encouragement… J’ai même vue une famille américaine demander à un pompier de prendre leur bébé dans les bras pour une photo avec moult remerciements pour leur travail. C’est incroyable. Sarkozy a du boulot pour en arriver là.
New York, Times Square, ça brille, c’est incroyable… Times Square, temple de la consommation, overdose de Coca Bidule, boulimie de Mac Truc, pub pour la chirurgie esthétique, pour les pots de 3 kilos de poudres protéinées, matraquage des chaînes télé pour les nouvelles séries en vogue, la mode, l’argent, le luxe, la mal bouffe… Et aux pieds de tout ça, une horde de consommateurs potentiels : NOUS.
Et puis quelques réflexions de personnes que j’ai pu croiser (je vous jure que c’est véridique):
« Depuis le 11 Septembre, nous avons perdu notre liberté ».
« Le 11 Septembre, c’était un signe de Dieu pour nous dire qu’on a perdu la foi : des milliers d’avortement, les gens ne vont plus à l’église, tous ces étrangers, les homosexuels, les meurtres ».
Bon je passe sur les contrastes entre richesse et pauvreté… Et je termine en disant que malgré tout cela, j’ai fais un voyage vraiment excellent, dans une ville bourrée d’une énergie très particulière, au milieux de lieux rendus mythiques par le cinéma, la télé… Bref, New York !
Fred, bon d’accord, j’arrête de critiquer… Je fais quoi alors ?